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La conservation, sans strictement aucune altération visible, ni pré altération

Conservation archive

 

  • aucune lumière (noir complet en permanence)

  • taux d'hygrométrie impérativement bas sans aucune variation

  • température basse (7°) sans variation

  • air asséni et puréfié sans agent chimique ni pathogène

  • à plat, émultion vers le haut

  • entre deux couches d'un papier au PH stricte de 7

  • meuble de stockage sans peinture, sans cire, sans vernis ou tout autre agent chimique

  • si meuble en bois, la totalité de la fibre sylvestre doit être préalablement étuvée et éventée de sa sève

  • manipulation rare

  • masque

  • gant en pure coton lavé à 95° sans lessive ni adoucissant

  • absence totale de radiation (TV, téléphone, wifi, linky, ...)

invisible, ni décelable par une éventuelle analyse de fragment, se base dans la pratique sur une mise en oeuvre, dite "d'archive" ou "de qualité archive" ou "de résistance archive" ou encore de "résistance à l'archivage". De fait, si on parle d'un papier qui se vante d'une durée archive de 100 ans, il n'y a aucun mensonge... s'il est conservé pendant cette durée dans les conditions strictes de ? de ?
D'archive !
 
Donc oui, mon oeuvre doit être recouverte des deux côtés d'un papier PH neutre (il est recommander de s'asseoir avant d'en connaître le prix), dans une cave à vin de vieillissement très haut de gamme, le tout dans les tréfonds d'une banque suisse à la déshumidification infaillible. Le seul jour de visite en tenue de spationaute s'effectuera durant une brève minute, un jour d'été après une longue période sans pluie.
Dans la vie normale, ces dispositions étant heureusement impossibles, on peut tenter de classer nos maisons en plusieurs catégories de la plus néfaste, la numéro 5 vers la maison se trouvant dans la partie anti-atomique des sous-sols du Louvre.
Maison n°5
  • climat chaud et humide, de type tropical ou équatorial
  • les variations et saturations de températures et d'humidité favorisent les développements bactériens et fongiques.
  • le fort et durable rayonnement solaire augmente la quantité d'ultra violet
Maison n°4
  • climat tempéré, chaleur non excessive, variation d'humidité et de température non extrême
  • maison propre, avec seulement un peu de salpêtre derrière l'armoire de la cuisine, quelques traces noirs sous l'évier au fond cachées par des ustensiles oubliés, ...
  • emploi de produits ménagers nombreux, très efficaces, très agressifs, très acides ou très alcalins
  • emploi de lessives et adoucissants de toutes sortes en dose de plus en plus importante
  • peinture bon marché, colle, solvant, javel, ...
  • fumée de tabac, bougie, cheminée ouverte, désodorisant, aérosol, encens, parfum chimique, aftershave, ...
  • lumière directe fréquente et durable sur les mur
Maison n°3
  • même climat tempéré (chaleur non excessive, variation d'humidité et de température non extrême)
  • même maison propre mais sans développement fongique, même caché
  • peu de produis ménagers agressifs, lessives et nettoyants sous dosés, aucun adoucissant, peintures anti-fongiques, très peu de solvant, aucune fumée
  • la lumière directe sur l'oeuvre photographique au mur est peu durable, la lumière indirecte est fréquente et durable : une maison lumineuse, pas un centre de bronzage !
Maison n°2
  • ... archive
Juste pour s'amuser la conservation n°1 existe, c'est sous absence d'oxygène. Un autre gaz ? Dans le vide ?
 
De fait, on doit aussi aborder les altérations sur une oeuvre photographique.
Altération n°0
  • aucune, ni visible, ni invisible, ni analysée
Altération n°1 (réelle mais invisible)
  • fréquente, voire très fréquente
  • durable, voire très durable : le stade d'altération 1 peut durer des dizaines d'années
  • diminution extrêmement faible, mais progressive, des couleurs (chaudes d'abord), de l'éclat de brillance des couleurs et des noirs, de l'immaculé des blancs
  • le phénomène est si lent qu'une personne résidant dans le lieu d'exposition ne s'en rend pas compte
Altération n°2
  • la couleur passe, les rouges rosissent, les noirs virent à l'anthrasite, les gris paraissent moins nombreux, les blancs jaunissent
Altération n°3
  • auréole, piqûres
Altération n°4
  • pourrissement
 
bord rouge désigne une altération 2 avant 50 ans, au plus tard
bord vert désigne une altération 2 après 50 ans, au plus tôt

Maison 2

Maison 3

Maison 4

Maison 5

Fuji crystal DPII

et

Kodak pro endura

Fuji crystal DPII

avec film protecteur

 

Ilford classique

Ilford baryté

+ de 75 ans

altération 0

10 ans altération 0

50 ans altération 1

5 ans altération 0

20 ans altération 1

1 an altération 1

5 ans altération 2

100 ans

altération 0

15 ans altération 0

50 ans altération 1

10 ans altération 0

25 ans altération 1

5 ans altération 3

+ de 100 ans

altération 0

20 ans altération 0

50 ans altération 1

15 ans altération 0

25 ans altération 1

10 ans altération 3

140 ans minimum

altération 0

50 ans altération 0

100 ans altération 1

50 ans altération 1

100 ans altération 2

25 ans altération 3

 
Il apparaît donc nettement 3 déceptions majeures :
  • difficile de garder une oeuvre photographique sous des latitudes sur humidifiées "maison 5"
  • la "maison 4" n'a pas droit à la couleur sans altération visible plus de 25 ans !
  • la réputation du baryté = 100 ans n'est envisageable que dans une "maison 3".
On pourra toujours se rassurer avec une pensée pour ces émulsions bon marché qui sont légions depuis quelques décennies, y compris par des marques très connues - là, le petit nom du papier revêt une grande importance - au regard de la tentative suivante:
 
 
 
 
La solution - outre ne pas acquérir mes oeuvres, déménager, habiter les sous-sols du Louvre, changer ses habitudes d'assainissement (quoique conseillées -) est LE VERRE. Exit tout d'abord les verres de basses et moyennes qualités (verre flotté) qui au mieux ne changent rien, au pire - c'est très courant - augmentent l'apparition et le développement bactérien ou fongique, voire focalisent les rayons UV. Ces verres à proscrire ne sont, entre autres, pas rigoureusement plats ce qui engendre 3 réactions :
  • de micros poches d'air humides sont enfermées entre l'émultion photographique et le verre où les bactéries et/ou les moisissures vont agréablement, bien au chaud, se développer.
  • le non parallélisme des faces de ces pauvres verres engendrent des focalisations et des diffractions non linéaires de la lumière pour marquer et altérer des micro zones.
  • en cas de bris de verre par choc, l'éclatement multiple de particules abîment de façon irréversible, à la manière de micro coups de canif, la surface supérieure de l’émulsion.
Toutefois ces verres affirment 2 qualités indéniables qu'il faut reconnaître :
  • L'acidité de la sueur - les marques de doigts - particulièrement préjudiciables à la conservation de l’émulsion, ne rentre pas directement en contact avec celle-ci.
  •  Le dépoussiérage est facilité mais surtout l'abrasion répétée du chiffon au fil des ans n'altère pas la première couche si fragile de toutes émulsions photographiques.

- 5 ans altération 0

- 25 ans altération 1

- 1 an altération 0

- 20 ans altération 1

1 an altération 2

Machin couleur

truc super bien +

 - 25 ans altération 0

- 50 ans altération 1

 
Verre acrylique sur Kokak Pro Endura ou sur Ilford classique
Au-delà de nombre d'avantages visuels et de sa légèreté en poids, le verre acrylique est infiniment plus résistant que le verre standard. Comme ce dernier, il protège l'oeuvre de l'acidité des doigts et de l'abrasion du chiffon nettoyeur. L'argument majeur de ce verre acrylique est la qualité de son défaut ! Sa face intérieure, celle contre l’émulsion du papier, n'est peut-être pas d'une planéité totale et parfaite, sur une mesure inférieure à 0,1 micron toutefois. Aussi pour garantir une pérennité accrue, la photographie est "collée" sur la face intérieure du verre par une infime quantité de silicone pure, neutre PH7 et sans solvant, puis presser mécaniquement pour éliminer tout excès. Si d'aventure il existait au préalable une micro poche d'air, elle serait combler par le silicone. Cette couche est si fine - n'espérez pas la voir même avec une loupe - que son ajout optique est nul sur la définition de l'image.

Kodak Pro Endura

sous

verre acrylique

100 ans

altération 0

25 ans altération 0

100 ans altération 1

20 ans altération 0

50 ans altération 1

10 ans altération 2

20 ans altération 3

Ilford classique

sous

verre acrylique

+ de 100 ans

altération 0

50 ans altération 0

100 ans altération 1

25 ans altération 0

50 ans altération 1

15 ans altération 2

25 ans altération 3

Le verre acrylique est donc LA solution pour la maison 4 !
Ilford baryté sous verre Mirogard
Le verre Mirogard de Schott est pratiquement invisible parce que revêtu d'une couche interférentielle antireflet afin de protéger les œuvres d'art de valeur, ce sans gâcher le plaisir de la contemplation dans toute son authenticité. Un verre conventionnel milieu de gamme réfléchit environ 8% de lumière incidente qui entraîne des reflets indésirables. Le verre Mirogard réduit la réflexion dans le spectre visible à moins de 1% à la limite du possible dans une couleur totalement neutre ce qui signifie que l'éclat et la tonalité des noirs, des blancs et de la large palette de gris sont fidèlement respectés. En outre, ce verre absorbe et réfléchie 48% des rayons UV dans la longueur d'onde de 300 à 380 nanomètres. Toutefois "cassable", il est d'une résistance accrue et ne se brise pas en "mille morceaux" en cas de violent choc frontal. La particularité du montage sur baryté en prêt-à-accrocher réside dans la séparation du verre par un passe-partout d'avec l’émulsion, créant une poche d'air, ce qui peut sembler préjudiciable par rapport aux possibilités apparentes d'agression. De fait le baryté détient naturellement un des pouvoirs de résistance aux agents chimiques (connus...), à l'humidité (pas à l'eau ) et aux attaques microbienne et fongique, le plus élevé de l'histoire photographique... et personne ne sait vraiment pourquoi ! Les premiers tirages ont plus de 140 ans et se portent comme un charme ( en conservation, archive). Un des secrets du baryté provient de la qualité de son rinçage (à l'eau !). S'il était non parfait, l'altération ne pourrait être visible que bien après 50 ans. Hors et dans ce cas, le baryté reste sensible aux UV. On parle alors de "continuation d'insolation" comme si le papier éternisait son développement : d'où l'intérêt de minimiser, par sécurité, son exposition aux UV par et sous verre Mirogard.

Ilford baryté

sous

verre Mirogard

140 ans minimum

altération 0

100 ans altération 0

50 ans altération 0

15 ans altération 2

25 ans altération 3

50 ans altération 2

Ilford baryté sous verre Mirogard : le nec plus ultra en N&B !!!

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